La splendeur tragique de ces paysages où je me sentais si bien provenait d’anciens cataclysmes. Comment ne pas se le rappeler ? Le relief des collines et des monts derrière lesquels apparaissaient des panoramas à couper le souffle, le cisellement des côtes où l’on devinait dans la forme d’un rocher la tête d’un animal mythique, le creusement des criques offrant d’incomparables plongeoirs naturels, tout cela avait été sculpté par les ravages d’éruptions volcaniques. Ici l’apocalypse avait déjà eu lieu. La dévastation avait engendré la beauté avant qu’à son tour la beauté ne sème la dévastation. Dans ce décor propice à l’invention des dieux, nous nous baignons tranquillement aux portes de la mort, savourant la proximité du ciel et de l’abîme.