« Dans ce magnifique ensemble, le poète questionne le désordre des lettres que nous offre le Tétragramme pour désigner celui qui ne se nomme pas […] Ouverture, échos, transparence, lumière, beauté sont les fruits d’une conscience éveillée et d’une approche de l’indicible. L’art ici trouve sa source dans l’insaisissable pour en indiquer l’éros créateur et mystérieux de toute vie. »
(Eric Brogniet, Le carnet et les instants)
« Comment ne pas trembler d’émotion devant le conflit entre l’image mentale signifiée par la langue du poème et la représentation picturale en référence implicite, bien qu’absente et paradoxalement d’une présence débordant tout cadrage mental ? Le poème prend là tout son sens, il justifie, s’il le fallait, de sa nécessité, du rôle irremplaçable qu’il joue comme aiguillon de jouissance esthétique autant que poétique […] Reste dans ce superbe livre […] l’énigme de la première séquence intitulée D.I.E.U. Certes, Stéphane Lambert affirme dans un long et bel entretien qu’il n’a « strictement aucune croyance, sinon l’art et la littérature ». Sensible cependant à l’idée que « la poésie, c’est ce qui rend la réalité réversible », comme il l’écrivait dans ce même entretien à propos de Rilke, spiritualité et poésie voisinent donc chez lui de conserve dans sa quête sensible d’une « manière d’au-delà »… »
(Yves Boudier, Sitaudis)
« Fou de peinture, Stéphane Lambert continue de regarder, de penser, de ressentir l’art qui le passionne […] ni se nommer est […] une tentative de s’approcher, en vers libres sans ponctuation, ni majuscule, du noyau brûlant des peintres qu’il aime […] L’émotion esthétique guide l’écrivain […] Mais il y a, dans ce recueil de clarté, une sourde inquiétude, comme un gouffre engloutissant la parole, qui peut être de Dieu, ou du Diable… »
(Fabien Ribery, blog L’Intervalle)
« Vivre la peinture, la regarder, la sentir et l’écrire, permet ainsi à Stéphane Lambert de s’immiscer entre le très-haut et le très-bas, mondes où l’image indique les positions de l’ineffable à partir du détail […] Stéphane Lambert se tient ainsi sur la pointe de la modernité par l’exposition du jeu des pigments, la liberté de l’humain agrandie, augmentée par cet exercice du lettrer, de l’aptitude à percevoir et entendre le détail et l’infime. Et de s’efforcer de concevoir, à partir d’unités les plus ramassées, des poèmes-images non plus réglés sur les mots, les grammaires établis, mais sur les images peintes à travers lesquelles les représentations mentales des expressions, colorées, se substituent aux déterminismes anciens. L’avant-dire, la terrasse depuis laquelle Stéphane Lambert observe en contrebas combien les étapes médianes entre le créer ex nihilo et l’incréé modifient en profondeur toutes logiques formelles, mettent à découvert les lacunes des genèses transmises par nos traditions […] L’acuité, la précision des termes, des mots et leurs positions sur la page témoignent de la constance du fait pictural à l’avant-garde de nos façons de sentir, d’agir et d’imaginer de nouvelles formes de relations entre les objets du monde et nous. »
(René Noël, Poesibao)
« Au miroir de la peinture, au reflet des spéculations qu’elle inspire, au détour du sens comme pour creuser le langage, ses suggestions et finalités. Tournoyant autour de quelques peintres (Friedrich, Géricault) et d’autres visions (architecturale ou, disons, spirituelle), Stéphane Lambert fait de chaque page une toile : ombres et lumières, silences et déchirements, flottantes et saisissantes interprétations où l’exégèse se fait présence. Ni se nommer est un recueil qui, visiblement, dédouble le monde pour en interroger le sens. »
(Marc Verlynde, La Viduité)
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