(éditions de la Différence, 2008 ; éditions L’Atelier contemporain, 2023)
Comment ce peintre, Claude Monet, qui était né en 1840, qui avait fait le tour, croyait-on, de la peinture, qui avait été le chef de fil d’une école entrée dans la postérité sous le nom d’impressionnisme, avait passé les dernières années de sa vie, dans un autre siècle, à habiter son art au point de totalement le bouleverser. Comment ce vieil artiste, retiré de Paris, éloigné de la véhémence de sa scène, eut l’idée de saluer la fin de la Grande Guerre, dont il ne vit pas une goutte de sang, par deux panneaux décoratifs offerts à la France. Comment Giverny, ce lieu qui n’aurait dû être qu’un décor pour peintre paysagiste, allait devenir un laboratoire de modernité. Et comment tout ce qu’il avait peint jusqu’à ce jour allait converger vers les eaux dormantes d’un étang, royaume d’une plante aquatique dont le nom désormais serait totalement associé au génie de ce peintre qui avait ouvert la porte de l’abstraction en poussant le réel dans ses derniers retranchements.
Ce texte a fait l’objet d’une lecture par la comédienne Micheline Presle dans les salles des Nymphéas du Musée de l’Orangerie le samedi 16 mai 2009. Lecture reprise au château de La Roche-Guyon le dimanche 7 juin 2009 et au Grand Palais le vendredi 19 novembre 2010 dans le cadre de la rétrospective Claude Monet.
Ecouter la lecture de L’Adieu au paysage par Micheline Presle au Grand Palais.