Qu’on ne se leurre pas, le genre autobiographique n’est pas une fin en soi, c’est un détour nécessaire pour rejoindre l’existence dont on vit écarté. Le corps est un objet insaisissable que l’écriture tente d’appréhender de mille façons. La fiction a été mon lot quotidien, je dois ici m’en défaire pour gagner ce qui m’a toujours échappé, qui m’appartient. La vérité n’a pas d’autre itinéraire que l’exigence de vérité. Au moment d’écrire ce récit, l’expérience m’aurait déjà si souvent détourné de ma propre histoire. Je veux reprendre le fil de l’intérieur, là où les événements l’ont condamné à ne pas s’exprimer. Arracher un aveu à mon silence forcé, à ma parole trop pleine.